Pourquoi avons-nous mis l’accent sur la pratique réflexive de façon si abusive dans la formation initiale des enseignants? Sur quoi nous appuyons-nous pour avoir la certitude que de développer la réflexivité permet l’amélioration de la qualité des enseignants que nous préparons? Quelle qu’en soit sa forme, la pratique réflexive, ne doit pas être une fin en soi: elle est un moyen qui permet d’atteindre une finalité qu’est l’enseignement, voire, une finalité de développement des apprentissages des élèves. Dans cet article, nous (...) explorons la réflexivité à partir de plusieurs angles d’entrée, y compris nos expériences personnelles en tant que formateur d’enseignants travaillant avec des personnes qui se préparent à devenir des enseignants de physique. La question posée dans le titre exprime notre crainte quant à la finalité de la formation des enseignants que les formateurs d’enseignants attribuent parfois à la pratique réflexive; ce qui, à notre avis, peut faire plus de mal que de bien dans la formation des enseignants, avant l’emploi. Nous nous attarderons d’abord sur la différence entre les pratiques de formation des enseignants avant et après l’arrivée du terme pratique réflexive. Nous examinerons ensuite les travaux de Schön (1983) à travers cinq articles sur la réflexivité en formation des enseignants. Il ne s’agit pas d’une revue de la littérature systématique, mais cet effort démontre comment presque tous les articles sur la pratique réflexive semble être dictés par les intérêts personnels de ses auteurs respectifs. Nous poursuivront avec des interprétations et des illustrations et terminerons par cinq généralisations au sujet des pratiques de formation des enseignants qui indiquent qu’un travail colossal reste à faire afin que les références à la réflexivité fassent in fine plus de bien que de mal dans les programmes de formation des enseignants. (shrink)